Canalisé par Aurélia Ledoux
Message des Vénusiens (suite et fin)
Ulphéniel m’emmène vers une machine géante que j’avais remarquée un peu plus tôt, et qui ressemble de loin à une presse à vis, mais de 30 mètres de haut.
La machine est en métal poli étincelant, et plus terni par endroits.
– C’est une presse antique, explique Ulphéniel. La même que sur ton monde. Mais nous l’avons laissée en place, par respect pour nos ancêtres. Elle ne sert plus, à cause du bruit. Elle a été restaurée, pour rendre hommage à ceux qui fabriquaient nos vaisseaux autrefois. Ils étaient assemblés au moyen de rivets, plutôt que de soudures atomiques. Ensuite, la science a évolué, et les experts ont découvert que le métal pouvait être rendu bien plus solide, lorsqu’il est intégré directement à une matrice de silicium amélioré. Le tout est de mêler harmonieusement ces deux composants. Ce vaisseau est un vaisseau de nettoyage, de collecte. Il sert à désobstruer certaines routes spatiales. Les hors mondes nous demandent de venir nettoyer des débris régulièrement. Nous nettoyons aussi les éléments qui entourent la Terre, pour éviter qu’ils ne retombent et blessent les habitants. Ces éléments sont aussi polluants, car ils comprennent du plastique, des résines, et de l’aluminium, parfois des éléments radioactifs. Tout cela se déverse dans l’océan, et nous devons le nettoyer ou le déplacer lorsque cela flotte en orbite basse. Il existe toute une vie de l’eau, qui n’a pas demandé à recevoir des étages de fusée sur la tête.
Ulphéniel a parlé avec bonté, mais je vois bien qu’il est indigné. Je le suis aussi, car les océans comprennent des nuées de débris en plastique, au fond, et à la surface. Les efforts des Terriens pour les récolter sont lents. Nous n’avons tout simplement pas la technologie nécessaire.
- Cela viendra en son temps, expose-t-il aimablement. Il faut en premier que les habitants de la Terre comprennent qu’il n’est point sage de déverser des déchets dans la nature, tous les habitants. Vous ne faites qu’un avec la nature qui vous entoure. Elle aussi régénère votre air, exactement comme les sphères environnementales de nos vaisseaux. L’éducation des jeunes de votre temps en ce sens est indispensable. Nous louons vos progrès, en matière de produits d’entretien, de cosmétiques. De très gros efforts ont été faits par les industriels pour produire des substances plus naturelles, et biodégradables. Des efforts très grands ont aussi été faits au niveau de l’épuration des eaux, dans les villes, dans les zones polluées aux hydrocarbures qui ont pu être nettoyées grâce au génie humain. Ne doutez pas, vous pouvez accomplir de très grandes choses !
Nous nous dirigeons à nouveau vers un couloir bleuté, cette fois plus clair et opalescent. La lumière de ce lieu, douce et rosée, est très apaisante.
Une salle fort vaste se tient sous nos yeux. Elle est encore plus grande que la précédente.
Ulphéniel éclate de rire face à mon expression ravie.
- La salle des machines, lance-t-il d’un ton allègre.
Je regarde devant moi, et ce que je vois est stupéfiant de beauté. Cela ne ressemble à rien de ce que j’aie pu voir jusqu’alors. Un ensemble harmonieux de cylindres lumineux, de tourelles et de tuyaux colorés se dessine. Tout cela luit doucement, comme un cœur qui palpite. Je suis très émue de contempler une telle harmonie. L’ensemble dégage tant de beauté, que je suis incapable de parler.
- On dirait qu’il est vivant…
- Mais il est vivant, assure Ulphéniel, c’est sa vie que tu vois.
Je me penche pour mieux admirer ce spectacle de corolles scintillantes, de tourelles rayonnantes d’un éclat bleu vert, lavande ou fuchsia. Le matériau dont il est question semble ne pas appartenir à notre monde. Il est comme de la porcelaine brillante et translucide.
- C’est de la matière – énergie, précise Ulphéniel. Cette matière a été propulsée sur le plan existentiel suivant. Tout cela est autogène, et parfaitement en phase avec les équipes de la timonerie. Il existe une zone de refroidissement ici, dit-il en montrant de hauts cylindres. Elle est reliée directement aux fours que nous avons vus avant, et sert à alimenter en eau chaude les serres, les cuisines et les bains. Le reste de la chaleur sert à chauffer tout le vaisseau.
Un ensemble d’animalcules lumineux entoure chaque structure. Ils circulent paisiblement, et des experts Vénusiens se promènent au niveau des allées, en tenant des capteurs à la main. C’est un bien fastueux spectacle, qui donne un aperçu de toute l’étendue de leur génie.
- Ce vaisseau est pour l’instant en orbite, assure Ulphéniel. Il va entrer sur l’une de nos bases prochainement.
Je ressens que je ne peux pas m’approcher de la vaste structure lumineuse, de manière évidente. Celle-ci est bien trop énergétique pour les nôtres, elle appartient certainement à une dimension plus subtile. Je l’accepte pleinement, il me suffit de la contempler pour ressentir un très grand bonheur.
Nous ressortons de la vaste pièce. Ulphéniel me montre une zone lumineuse au niveau du mur. Il s’agit à nouveau d’une fenêtre qui permet de se rendre en n’importe quel lieu du vaisseau quasi instantanément.
Nous parvenons en un autre lieu.
- Voici la salle des cuves, expose-t-il.
Cette salle est assez étonnante. Une végétation florissante court sur les murs, tout dorés et d’un beau jaune soleil. De hautes cuves montent jusqu’à environ 30 mètres de hauteur. Devant, se trouvent des consoles, et des Vénusiens concentrés sont plongés dans une activité intense. Ils sont assis, et on n’entend absolument aucun son.
Je perçois juste un grondement sourd, presque agréable. Il augmente peu à peu, et je puis entendre alors un chant, et quel chant !
Une voix superbe s’élève, semblant jaillir de toute la structure. C’est un chant très joyeux, parfois virevoltant, parfois plus lent, mais très doux. Des Vénusiens ajustent des paramètres complexes, en bougeant lentement des curseurs.
Un très haut cristal, magnifique, se tient devant eux, entouré de verdure. Je dirais qu’il fait quatre mètres de diamètre. Une vapeur d’eau légère l’entoure, se déposant sur sa gangue rocheuse.
Une larme fugace jaillit du regard d’Ulphéniel. Quand à moi, je peine à retenir les miennes. L’énergie est très vive. Nous ressortons bientôt.
- On pourrait penser qu’il s’agit d’une salle de collusion photonique classique, mais les cuves ne contiennent à présent plus que de l’eau. Les experts en timonerie ajustent notre navigation par des vecteurs de translation dimensionnelle appropriés. Ils peuvent jouer sur l’écoulement du temps. Le cristal nous maintient en bonne santé. Toute l’eau est ainsi habitée d’une très grande ondée d’amour.
Il me tend un verre d’une eau laiteuse délicieuse, et je le remercie.
- Je suis très heureuse d’avoir pu visiter un si magnifique navire.
- Le meilleur pour la fin, assure mon guide.
Il se dirige vers une baie vitrée très grande et je contemple de nouveau le vaste panorama du navire, avec à droite, un peu en contrebas de notre position, des petits vaisseaux qui accostent. Très loin devant nous, à perte de vue, se tient la proue du navire. C’est un ensemble de petites lumières blanches, dorées, bleutées ou roses, qui se dessinent très loin devant nous. Je suis absolument bouleversée. Cela est tellement beau que j’entre dans une rêverie silencieuse.
Ulphéniel me serre près de lui, nous sommes un peu tristes de nous séparer, mais très heureux de cette visite.
- Au nom des miens, merci, merci pour tout, pour relayer nos messages malgré l’énergie. Je sais que ce n’est pas évident. Tout viendra à point, au moment le plus parfait pour ton monde. Ayez foi en de belles choses, et cela adviendra. Je vous embrasse tous, tous ceux qui lirez ce voyage.
Il me salue, et autour de lui, on voit d’autres silhouettes. Nous sommes revenus dans la belle demeure fleurie. D’autres silhouettes bondissantes et légères l’entourent. Des Vénusiens, mais aussi des aliens joyeux font de grands signes de la main. Il existe une belle lumière blanche qui entoure tous ces êtres, puis la vision recule et s’éloigne.
Partagé par : https://consciencedivine.com
Source : http://www.unepetitelumierepourchacun.com
