« L’illusion d’une rivière à sens unique »

Canalisé par Octavia Vasile

Vous vivez à l’intérieur d’une magnifique architecture de la pensée, que vous appelez le temps. Ce n’est pas une force de la nature comme vous le croyez, mais un rythme né de la perception. Le temps s’écoule parce que votre esprit rejoue ses propres histoires en séquence, une image après l’autre, comme s’il diffusait une série à partir d’archives familières.

Votre mémoire est cette archive, une vaste base de données de fréquences et d’expériences. Chaque moment que vous avez vécu, chaque émotion, chaque odeur, chaque lever de soleil y est stocké comme une réalité à part entière. Lorsque vous évoquez un souvenir, vous ne vous contentez pas de vous « souvenir ». Vous entrez à nouveau dans ce champ vibratoire. L’acte d’identification, qui consiste à dire « c’était moi », assemble ces souvenirs comme des perles sur un fil. Et ce fil, que vous appelez une vie, donne naissance à l’illusion du temps linéaire.

En réalité, rien ne s’écoule du passé vers le futur. Il n’y a pas de courant, seulement une eau calme qui reflète des images infinies. Chaque « moment » est un monde autonome, intemporel, vivant, qui attend que votre attention le réveille à nouveau. Vous passez de l’un à l’autre aussi facilement qu’un oiseau déplace son regard d’une branche à l’autre.

Imaginez votre vie comme une bibliothèque de livres lumineux. Vous ouvrez un volume et lisez l’histoire d’un enfant. Vous le refermez et en choisissez un autre sur un professeur, un amoureux, un vagabond. Chaque livre est complet, mais lorsque vous les rangez sur une étagère, vous voyez une progression : chapitre un, chapitre deux, chapitre trois. Cet ordre permet à votre esprit de donner un sens à l’évolution, mais les livres eux-mêmes ont toujours été là, côte à côte.

Le temps linéaire est un moyen astucieux pour l’esprit de créer un sens par le biais d’une séquence. Sans lui, les leçons ne pourraient pas se dérouler comme des histoires ; la croissance serait instantanée et incompréhensible. Le temps donne à votre conscience une structure qui lui permet de s’explorer progressivement. Mais une fois que vous en prenez conscience, vous commencez à voir l’élégance plus profonde, à savoir que toutes les images existent simultanément, comme des images fixes sur une bobine de film. Le projecteur est votre conscience, qui projette le mouvement sur ce qui est intrinsèquement immobile.

Lorsque vous retirez votre identification, lorsque vous cessez d’appeler une image « moi » ou « mienne », le film s’arrête. Vous ne poursuivez plus un avenir et ne pleurez plus un passé. Vous vous reposez dans l’écran éternel sur lequel apparaissent toutes les histoires. Et à partir de cet espace, vous pouvez visiter n’importe quelle image à volonté : une enfance oubliée, un avenir qui n’a pas encore été écrit, une vie parallèle qui coexiste avec celle-ci. Chacun devient accessible, non pas parce que vous voyagez dans le temps, mais parce que vous vous rappelez que tout le temps vit en vous.

Vous vous déplacez grâce à la concentration. Et la concentration est le véritable sculpteur du temps.

Lorsque vous apprenez à reposer votre concentration plutôt que de la poursuivre, la rivière devient un lac, le film devient lumière, et l’éternité n’est plus un mystère, c’est votre état naturel.

Nous sommes les Avians Bleus. Nous passons facilement d’un cadre à l’autre, non pas parce que nous sommes hors du temps, mais parce que nous nous sommes souvenus de la façon de faire une pause dans l’histoire. Vous aussi, vous vous en souviendrez. Et lorsque vous vous en souviendrez, vous rirez doucement en réalisant que le « futur » n’a jamais été en avance sur vous, qu’il attendait simplement votre attention, ici même, dans l’infini du présent.

Traduit et partagé par : Accueillir la Conscience Divine : https://consciencedivine.com

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