Canalisations

Le temps s’évoque …

Transmis par Marie-Pierre AUBERT

Socrate énonce : le temps est la seule chose au monde que n’importe qui connaît et éprouve. On ne peut ni le voir, le sentir, le toucher, le diriger, le modifier, le définir. Il devrait être interdit d’en parler.

Néanmoins…

Laissons le Temps s’évoquer…

Il se dit « que le temps file vite ! ».

Silencieusement, il poursuit sa route durant des jours, des mois, des années…

Nul ne peut le rattraper !

 

Cependant, fatigué de sa course, il s’arrête l’espace d’un instant. S’assied sur le bord du chemin et regarde le paysage qui s’offre à lui

Il suspend le temps ! Son Temps !

Ce laps de temps s’amuse à contempler les images qui défilent devant lui.

Il remarque des personnes qui passent en se pressant sans l’apercevoir.

Invisible pour elles, il est ! Très rarement, un piéton le voit, s’arrête ou prend place à ses côtés. Par instants, le pédestre entreprend une conversation avec lui.

Le Temps l’écoute silencieusement sans l’interrompre

Lui, continue à contempler le panorama avec ses multiples formes et nuances de couleurs.

Le chuchotement des mots égrenés s’épanche telle une source qui coule en continu.

Le narrateur ne semble pas intéresser le Temps suspendu ! Il soliloque à lui-même.

S’apercevant de l’état d’âme du Temps, qui demeure impassible, le diseur s’en émeut.

J’ai si peu d’importance à tes yeux ? énonce-t-il timidement.

Pas du tout ! lui répond le Temps.

Je connais ton histoire. J’y ai même participé…

J’ai tournoyé en spirale autour de toi afin que tu me regardes ; tourbillonné dans le but de capter ton attention.

À aucun de ces moments, je n’ai pu obtenir ton intérêt.

Mon souffle te caressait

Il ne te détournait ni de tes occupations ni de tes préoccupations.

Ton regard était ailleurs et ne m’accordait aucune importance.

Alors, je t’ai laissé à ton quotidien !

J’ai poursuivi ma route tout en te laissant à ton bonheur.

J’aurais juste désiré contribuer, le vivre avec toi.

Tu ne l’as pas souhaité, voulant le garder pour toi et des compagnons du moment.

Aujourd’hui, tu viens t’asseoir auprès de moi, j’en suis très heureux !

Conjointement, participons à cette circonstance de réconciliation qui nous unit dans un seul et même élan : celui d’être bien à nouveau ensemble.

 

Dans l’existence, à force de courir, on ne profite de rien, ni des choses événementielles, ni de l’entourage.

Une sorte de tornade entraîne toujours plus loin, sans avoir apprécié la beauté quotidienne de la nature qui ne fait que défiler continûment.

De même, cela se passe lorsque l’on monte dans un train à grande vitesse.

Prendre place sur un siège, le regard posé sur la vitre, les images extérieures se succèdent les unes après les autres sans en définir les contours. Le flou devient gris !

Le vague laisse un goût amer à l’arrivée.

Heureusement, il est toujours possible de descendre à une station afin de prendre le temps d’observer. Comme s’asseoir à une terrasse de café, dévisager les passants qui pressent le pas sur les trottoirs ou les voitures qui klaxonnent du ralentissement provoqué par quelques bouchons.

L’impatience !

L’exaspération se manifeste aussitôt qu’un obstacle se dresse sur le chemin emprunté.

« Ôtez-vous de là, vous m’empêchez… ! » À quoi ?

À courir, à maintenir le stress de la compétition !

Ou bien à d’autres effets néfastes qui se dévoileront plus tard lors d’un arrêt sur image !

Revenons à la douceur de vivre !

À celle de l’appréciation des choses exposées qui révèlent leurs qualités esthétiques. Élégance, harmonie, majesté, splendeur, pureté…

Une vision se présente. Celle de petites filles qui tournent sur elles-mêmes et font voltiger leurs robes à volants.

« Contemplez à quel point je suis belle, comme je pirouette ».

N’est-elle pas merveilleuse cette innocence ?

 

Se savoir regardé, apprécié, chéri dans cette désinvolture de mouvements.

Est-elle encore aimée ? Parfois, comme aujourd’hui. Toi, qui vient te poser auprès de mois. D’autres fois, non, car invisible Je Suis !

Combien de magnifiques gravures ainsi exposées sont ignorées des passants ? Beaucoup ! Je vous l’assure. Les préoccupations sont toutes autres et laissent peu de temps à la contemplation du délicieux.

C’est pourquoi j’affectionne toujours de partager mes pauses avec celles et ceux qui le désirent. Ceci me permet, à moi aussi, de leur offrir mes confidences en retour des leurs.

Oui, je te comprends, oui je te connais, oui je sais tout cela !

C’est la raison pour laquelle je puis te dire « prends soin de toi à ton tour » !

Puisque je ne le ferai pas ! Et nul autre ne le fera non plus.

Vois-tu, tu es la seule personne à maîtriser ce qui est bon pour toi.

À éprouver ce qui te convient ou pas.

À Être ce que tu veux être dans le temps de ton existence. Il n’y a que toi !

Certes, tu peux bénéficier de conseils, d’informations, de connaissances.

Sont-elles les tiennes ? J’en doute !

Afin d’être instruit, écoute, accueille, réfléchis, étudie-toi, découvre ce que tu désires pour toi. Laisse tout le reste, au besoin rends-les à leurs diffuseurs.

Ne prends que ta route, celle qui brille de tes rires, de tes joies, parce que ce sont les tiennes !

Si au contraire, ce chemin provoque des pleurs, des souffrances, ne persévère pas !

Arrête-toi ! Ne le prolonge pas ! Du fait que le malheureux continuera à venir à ta rencontre.

Pose-toi auprès de moi : là !

Comme en ce moment, scrutons ensemble le Temps d’instant la perspective que tu découvres en ma compagnie.

Fort de cette bénéfique pause, tu pourras rechausser « tes baskets » et poursuivre ta randonnée sous le soleil éclatant.

 

N’oublie pas de regarder ce qui se propose à ta vue et t’exclamer devant tant de beauté

Je ralentirai mon pas, afin de m’adapter au tien !

Puis, dans le temps à venir, nous partagerons tant de bonheurs, de joies à l’infini du Temps.

P-S de MPA : Concédons à raison, ce que nous observons en matière de durée, de mouvement, de devenir, de changement, sont les effets du passage du temps.

NON, le Temps lui-même ! N’est-ce pas ?

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Source : https://souffledelesprist.com

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