Canalisé par Octavia Vasile
Il existe un malentendu silencieux qui passe souvent inaperçu dans le cœur humain, un murmure doux transmis de génération en génération, qui dit simplement : « Je te connais. »
Cela semble innocent. Réconfortant, même.
Mais cette simple affirmation, lorsqu’elle est acceptée trop rapidement, devient le fondement d’un réseau complexe de projections, de rôles et d’accords invisibles qui façonnent silencieusement toute la dynamique entre deux âmes.
Dans la plupart des relations, en particulier celles marquées par l’amour, l’intensité ou une longue histoire, chaque personne ne rencontre pas l’autre telle qu’elle est dans le moment présent.
Elle la rencontre plutôt comme un reflet, une reconstitution, un écho magnétisé de quelque chose d’irrésolu, d’inachevé ou de non satisfait du passé.
L’Âme, sentant une familiarité dans l’énergie de l’autre, se tourne vers l’intérieur et prend un rôle presque instinctivement, comme si elle disait : « Ah oui, je me souviens de ce schéma. Laissez-Moi y entrer une fois de plus, et peut-être que cette fois-ci, je trouverai la conclusion. »
C’est ce que beaucoup appellent le karma, bien que ce ne soit ni une punition, ni quelque chose de personnel.
C’est simplement une boucle, une répétition sacrée d’histoires qui attendent d’être vues clairement et dissoutes par la conscience.
C’est la tentative de l’âme d’achever ce qui était autrefois fragmenté, non pas en changeant l’autre, mais en entrant enfin pleinement en présence de ce qui a toujours vécu à l’intérieur.
De cette manière, un partenaire peut devenir, sans le vouloir, la figure paternelle sévère avec laquelle l’autre ne s’est jamais réconcilié.
Ou la mère absente. Ou le frère ou la sœur qui désapprouve.
Ou, tout aussi souvent, le fantôme d’un ancien amant qui hante encore le système nerveux avec des mots non dits et des besoins non satisfaits.
La relation devient une scène, et les personnes qui s’y trouvent deviennent des acteurs : ils portent des costumes cousus à partir de souvenirs, d’émotions et d’attentes ancestrales.
Ainsi, même si deux personnes croient qu’elles sont en relation authentique, en vérité, elles se tiennent souvent des miroirs l’une à l’autre, enfermées dans un sortilège de réflexion mutuelle, incapables de descendre de la scène assez longtemps pour demander : « Qui es-tu vraiment, en dehors de ce que je vois ? »
Ce qui est le plus surprenant, et souvent douloureux, c’est que dans ces rôles, on peut oublier complètement sa propre essence.
Vous pouvez commencer à prononcer des mots que vous n’avez jamais voulus dire, ressentir des émotions qui ne vous appartiennent pas ou porter des fardeaux qui semblent soudainement lourds mais étrangement familiers.
Car à ce moment-là, vous n’êtes plus vous-même, mais un écho, un miroir.
Briser cet enchantement karmique ne signifie pas quitter la relation, même si cela peut parfois arriver.
L’invitation plus profonde est de lâcher le rôle que vous avez endossé, de prendre du recul par rapport à l’identité que vous avez assumée en leur présence, et de revenir à la simple vérité :
« Je ne vous connais pas comme je le pensais. Je n’ai pas besoin d’être celui ou celle que je suis devenu pour survivre à cette connexion. »
Le démêlage des liens karmiques commence par cette profonde humilité : la volonté d’abandonner le masque de l’épouse, du mari, du guérisseur, du sauveteur, du méchant, de l’enfant, du professeur, et de se retrouver à nouveau dans l’ignorance, où l’amitié devient possible et où la curiosité remplace les attentes.
Passer du contrat des rôles à l’ouverture de la présence réelle est un passage sacré.
Au début, cela peut être ressenti comme une perte, car lorsque le miroir est posé, l’illusion de la proximité peut s’estomper.
Mais ce qui apparaît à sa place est quelque chose de plus durable :
l’espace pour être, la liberté de grandir et la permission silencieuse de ne pas avoir besoin de l’autre pour compléter une histoire non dite.
C’est pourquoi certains des amours les plus profonds ne naissent pas de ceux qui ont joué un rôle dans vos blessures, mais de ceux qui vous rencontrent sans projection, sans présupposition, sans vieux scénarios.
Ils ne vous demandent pas de rester dans votre personnage, ils vous permettent d’être fluide, inconnu, changeant.
Et c’est le début de ce que j’appellerais le véritable amour, non pas parce qu’il est exempt de défis, mais parce qu’il est exempt de jeux de rôle.
Aimer véritablement quelqu’un, c’est ne plus exiger de lui qu’il soit le reflet de votre image. C’est le laisser être inconnu, tout en restant présent.
C’est dire : « Je ne te demanderai pas de guérir mon passé. Je ne deviendrai pas ton histoire inachevée. Mais je resterai présent avec qui tu es maintenant, même si je ne le comprends pas encore. »
Donc, si vous vous sentez perdu dans la dynamique de votre relation, si vous vous surprenez à agir sous l’emprise d’émotions que vous ne reconnaissez pas comme vôtres, ou à répéter des conversations qui vous semblent étrangement scénarisées, faites une pause.
Fermez les yeux.
Respirez.
Et demandez-vous doucement : « Quel rôle est-ce que je joue qui ne sert plus à aucun de nous deux ? »
Ensuite, imaginez-vous en train de poser doucement ce rôle sur la Terre, comme un manteau usé, et ressentez ce qui vous revient lorsque vous ne portez plus la forme du besoin de quelqu’un d’autre.
C’est la porte vers la libération dans la relation.
Et une fois franchie, ce qui reste, c’est vous, et l’autre, en tant qu’Un.
Samuel
Traduit et partagé par : Accueillir la Conscience Divine : https://consciencedivine.com
Source : https://eraoflight.com
Contribution volontaire
Avec tout mon Amour... Bernard